L’alimentation intuitive: suite des principes pour se libérer des régimes

Une approche anti-régime, personnalisée à vos besoins et vous permettant de vous sentir libre et en paix avec les aliments: voilà notre approche à la clinique, laquelle est basée sur l’alimentation intuitive. Si vous n’avez pas lu la première partie, c’est par ici!

Dans ce deuxième billet de blogue:

  • Les 5 autres principes expliqués

Dans le troisième billet de blogue sur le sujet:

  • L’alimentation intuitive et la perte de poids
  • Est-ce une approche adaptée au sport?
  • L’alimentation intuitive… pour tous?

6. Découvrir la satisfaction et le plaisir de manger.

Après avoir suivi de nombreux régimes, on a l’impression que « bien manger » implique un sacrifice au plaisir, qu’il faut :

  • des repas fades, qui ne goûtent pas grand-chose
  • des aliments qu’on n’aime pas mais qu’on décide de manger parce qu’ils sont « santé »
  • des repas sans sauce
  • manger nos aliments préférés de façon très occasionnelle seulement
  • se priver de dessert
  • éviter les féculents (pain, riz, pâtes, patates, etc.)

C’est faux…
VOUS AVEZ LE DROIT D’AVOIR DU PLAISIR
À CHAQUE FOIS QUE VOUS MANGEZ.



Plus vous aurez de satisfaction lors de vos repas et collations, moins vous vous sentirez « appelé(e) » par le sac de chips ou les biscuits dans le garde-manger!

Après plusieurs années de régimes, il se peut que vous soyez confus(e) et ne savez plus quels aliments ou repas vous font réellement plaisir. Si tel est le cas, permettez-vous de partir à la découverte de vos goûts.

Lorsque vous mangez, prenez le temps de déguster et demandez-vous la question suivante :

« Ai-je du plaisir à manger ceci? »

Si la réponse est non, vous de devriez tout simplement plus en manger, ou trouver d’autres façons de le cuisiner pour réellement l’apprécier.



7. Vivre ses émotions sans nécessairement utiliser la nourriture.

Manger sous le coup de l’émotion pour aller chercher du réconfort, du plaisir ou pour se « récompenser » n’est pas nécessairement mal si c’est occasionnel.

Ce qui devient malsain, c’est lorsque la nourriture est le seul moyen qu’on a pour répondre à un besoin ou à une émotion.

Toutes sortes de raisons peuvent nous pousser à manger :

  • l’ennui
  • le stress / l’anxiété
  • une bonne nouvelle ou une réussite
  • la fatigue
  • le manque de plaisir dans mon quotidien
  • la tristesse
  • un conflit avec un proche
  • des restrictions engendrant des frustrations (s’interdire des aliments)
  • les fluctuations hormonales
  • etc.

Une étape cruciale vers une meilleure relation à la nourriture est de d’abord identifier ces raisons qui me poussent à manger lorsque je n’ai pas faim.

Ensuite, il faut réfléchir et trouver des façons de répondre à nos émotions et nos besoins sans systématiquement utiliser la nourriture. Qu’est-ce qui me fait du bien, à part manger? Faire une liste et l’afficher augmente les chances de les mettre en pratique la prochaine fois qu’on ouvre le réfrigérateur ou l’armoire sans avoir faim.

Il est très important ici d’aller consulter une psychologue si cette étape est difficile, si vous avez du mal à identifier vos émotions et si vous avez des blessures psychologiques qui font obstacle à une démarche comme celle-ci.



8. Respecter son corps tel qu’il est au moment présent.

Le respect de son corps passe par plusieurs principes et peuvent être travaillés à son rythme, avec de l’aide professionnelle d’une psychologue ou psychothérapeute au besoin. Voici deux exemples où il est possible d’adopter des comportements plus respectueux envers soi.

Accepter mon corps dans son unicité

Notre corps, c’est notre maison pour la vie. Passer son temps à vouloir le changer et le contrôler nous amène à passer à côté de bien des choses.

Bien qu’il ne soit pas comme on le souhaiterait, il faut accepter que nos standards sont probablement impossibles à atteindre parce qu’ils sont influencés par les médias, la publicité et les réseaux sociaux. Or, ces plateformes ne reflètent en aucune façon la diversité corporelle qu’on retrouve dans une population.

Parenthèse importante :
Être mince ne veut pas dire être en santé,
tout comme avoir un surplus de poids n’entraîne pas
nécessairement une mauvaise santé.
Le plus important, ce sont nos HABITUDES, et non le poids.


De façon générale, la majorité d’entre nous avons tendance à enregistrer plus efficacement les éléments négatifs et à y porter plus d’attention. C’est un bagage lointain d’une époque où cette faculté était particulièrement importante pour notre survie.

Or, nous avons tendance à appliquer ce principe envers notre image corporelle. Si vous êtes curieux(se), faites une liste des parties de votre corps que vous n’aimez pas du tout, puis des parties neutres et enfin, des parties que vous aimez. Les parties de votre corps que vous n’aimez pas sont probablement celles que vous regardez le plus souvent, n’est-ce pas?

Faire un effort mental pour regarder les autres parties est une bonne première étape vers une image corporelle positive, essayez-le!



Respecter ses besoins, sans jugement

Plutôt que de juger négativement nos envies ou besoins du moment présent, on peut apprendre à observer, sans jugement, puis à gentiment s’intéresser au « pourquoi? ».

Un exemple de respect pourrait être de donner à manger à son corps lorsqu’il nous envoie des signaux de faim et ce, peu importe le moment de la journée ou les aliments consommés plus tôt. Au lieu de se dire « je vais me coucher, je ne devrais pas manger » on pourrait accueillir cette faim avec bienveillance et prendre une collation.

Voici d’autres exemples de comportements qui, répétés régulièrement, vont à l’encontre du respect envers son corps:

  • « J’ai faim mais il est 16 heures, je vais attendre le souper »
  • « Je sais que je suis pleine, mais je décide de terminer mon assiette quand même »
  • « J’ai très faim mais je vais terminer ce que je suis entrain de faire »
  • « J’ai envie de sucré, mais je n’en mange pas »
  • « Je n’ai pas faim mais je vais manger quand même parce qu’il est 12h00 »

Au lieu de juger et d’être dans le contrôle, se poser des questions et honorer ses besoins nous amène à devenir un mangeur plus intuitif.



9. Être physiquement actif par plaisir, et non pour perdre du poids.

Pour qu’une activité physique soit pratiquée sur le long terme, il faut y trouver une certaine forme de plaisir. Si chaque fois que je songe à bouger j’ai un mauvais souvenir et je dois me convaincre d’y aller, je risque de ne pas pratiquer cette activité longtemps.

Lorsque vous pratiquez un exercice, songez-vous aux calories que vous êtes entrain de brûler? Est-ce que c’est une activité que vous faites pour contrôler votre poids? Si oui, vous êtes malheureusement actif pour les mauvaises raisons.



Saviez-vous que la marche est l’exercice le plus pratiqué chez les gens ayant réussi à maintenir une perte de poids au-delà de 5 ans? Eh oui! Le National Weight Control Registry cumule des données depuis 1993 et ont publié des résultats fort intéressants.

La grande majorité des 3000 répondants pratiquent la marche régulièrement (en moyenne 1 heure par jour), tandis qu’une minorité pratiquent une activité physique plus intense.

Or, ce sont souvent les activités de haute intensité qui nous viennent en tête lorsqu’on souhaite bouger davantage et c’est peut-être pourquoi tant de gens ont du mal à rester actif sur le long terme.

Faites-vous le cadeau de vous trouver une activité physique que vous trouvez agréable, qui s’adapte facilement à votre horaire et que vous pourrez continuer à vie!


10. Honorer sa santé et ses papilles gustatives par ses aliments préférés.

L’alimentation intuitive permet de respecter ses signaux corporels, améliorer sa relation à la nourriture et retrouver le plaisir de manger.

Or, il ne faut pas négliger un aspect important : sa santé.

Si j’ai des problèmes de santé comme de l’hypertension, du diabète, des troubles digestifs ou du cholestérol élevé, il est parfois nécessaire de faire certains compromis.



Manger mes aliments préférés oui, mais pas n’importe comment. L’idéal est de trouver un équilibre qui nous permettra d’allier plaisir et santé si on ne souhaite pas aggraver nos problèmes ou en créer d’autres.  

Une personne hypoglycémique ou du diabétique ne pourra pas « honorer ses papilles » et manger la même portion de dessert que quelqu’un qui n’a pas ces problèmes, par exemple.

C’est pourquoi consulter une nutritionniste peut vous aider à cheminer plus facilement à travers ces 10 principes et arriver à faire cohabiter ses goûts et sa santé.



À venir

Restez à l’affût pour la troisième partie du blogue sur l’alimentation intuitive et n’hésitez pas à venir nous rencontrer pour adapter ces principes à VOTRE réalité 🙂

Rédaction: Elisabelle Hardy, Dt.P Nutritionniste